" A la suite de l’entretien que j’ai accordé à Libération le 4 avril, je tiens à faire la mise au point suivante. Mes propos qui se voulaient une libre
contribution au débat toujours nécessaire sur les formes et sur le langage politique ont été détournés de leur sens par une mise en page grossièrement accusatrice contre Jean Luc
Mélenchon, accolés à un titre « l’épuration éthique », qui va bien au delà du registre des jeux de mots dont Libération s’est fait une spécialité pour relever du
soupçon infamant, une photo sournoise et dégradante qui rappelle les procédés de la presse d’extrême droite. Bref un dossier violemment à charge qui vise à discréditer l'action du Front de
Gauche et la personne de Jean Luc Mélenchon. Que Libération ait cessé d'être le journal de toute la gauche et même diront certains, un journal de gauche simplement, c'est un choix qui
appartient à ceux qui en ont actuellement la responsabilité. Mais qu'ils prennent en otage ceux qui lui font encore confiance, peut-être bien naïvement, n'est pas acceptable.
Dans cet entretien je suis présenté comme un « ancien proche de J.L. Mélenchon » , un déçu du mélenchonisme en quelque sorte, ce qui est faux
et qui dans le contexte actuel a l’avantage de me faire apparaître comme un soutien de la gauche au pouvoir, tout à la fois un renégat et un ralié. Pour ceux qui me lisent et connaissent
mes engagements cela prêtera à rire ou à pleurer, peu importe; pour les autres je tiens à préciser ceci. La crise que nous traversons est une crise de croyance dans la politique qui se
manifeste par un grave discredit de la parole publique… cela exige de ceux qui veulent la surmonter une grande attention au registre de langage qu’ils emploient et cela devrait nous conduire à
ne pas céder à « l’indignation morale » et à la stigmatisation qui nourrit le soupçon et la dépolitisation. Une exigence à laquelle Libération s’est dérobé, se livrant
à je ne sais quelle opération de diversion et de sauvetage, d’un pouvoir aux abois.
La meilleure façon de répondre à cette crise, c’est de manifester le 5 mai prochain pour une sixième République, une République, non pas pure ni morale, non pas
obsédée par ce qui la menace d’étranger ou de différent, mais simplement armée contre elle même…"
Un billet d’humeur où Robert Martin vous dira tout... C’est un texte à la fois court et virulent qui remet en cause l’ordre établi. Le pamphlet a
pour but d’inciter le lecteur à agir en le poussant à l’indignation de vivre dans un « tel » monde.
Le "vrai texte de l'intervention" de François Hollande à la télévision . Merci Robert Martin pour cette information qui est la vrais image de notre Président.
LE FRONT DE GAUCHE APPELLE A LA MOBILISATION GENERALE
CONTRE L'ACCORD MEDEF !
Les députés ne doivent pas voter cette loi !
Le Front de gauche rappelle son opposition à l'accord national interprofessionnel qui est
débattu à l'assemblée nationale. Cet accord marque en fait un recul dans la négociation sociale au profit du MEDEF. Il signifie la casse du code du travail. Il constitue un accélérateur de
licenciement et de précarisation notamment pour les femmes qui occupent 85% des emplois à temps partiel.
Dangereux en soi, ce projet de loi vient marquer, après l’adoption du traité européen Merkosy et du pacte
de compétitivité, un nouveau stade dans le cours libéral des orientations prises par le gouvernement Ayrault. Lors de son intervention TV François Hollande a d'ailleurs annoncé pour la suite la
réouverture du débat sur les retraites et l'allongement de la durée de cotisation.
François Hollande a même été jusqu'à reprendre à son
compte l'exigence de Laurence Parisot vis à vis des parlementaires pour qu'ils retranscrivent tel quel l'accord Medef niant par là même la légitimité du Parlement à faire la loi. Il
voudrait dissuader les députés de faire des amendements !
Il faut arrêter cette dérive libérale aggravée encore par ce que révèle l'affaire Cahuzac.
Cette politique rajoute de la crise à la crise ; elle est en train de faire le lit de la récession et du FN. Refuser l’ANI est l'occasion de dire stop !
Le Front de gauche appelle à une mobilisation massive
pour faire échec à cet accord.
Il affirme son soutien au travail
d’amendement des groupes Front de Gauche à l'Assemblée nationale puis au Sénat appelle solennellement les parlementaires PS, EELV et leurs alliés pour qu'ils s’associent à ce travail
d'amendements, et refusent la retranscription de cet accord en loi : ce n’est pas en relayant la politique du MEDEF qu’il répondront aux exigences de celles et ceux qui les ont
élus !
Il appelle ses militants, sympathisants et plus
largement population à manifester derrière les organisations syndicales
Le Front de gauche voit en ce premier tour un " électrochoc pour François Hollande " et ne voit " aucun choix possible " pour le
second tour.
Pierre Ripart, le candidat du Front de gauche à la législative partielle de Beauvais Sud-Ouest, voit en ce premier tour
" un électrochoc pour François Hollande, son gouvernement et le Parti socialiste " et en déduit que " un changement de cap est absolument indispensable ". Pour sa part, il se réjouit de la
progression du Front de gauche à Beauvais, " passant la barre des 10,25 % contre 7,75 % en juin 2012 " et à Sérifontaine où le Front de gauche arrive en tête.
Quant à la consigne de vote pour le second tour, Pierre Ripart est clair : " Entre Jean-François
Mancel, représentant d'une droite extrême, et Florence Italiani de l'extrême droite, il n'y a aucun choix possible pour les électeurs de gauche ".
Nos copains des films
des 2 rives distribuent au cinéma le documentaire de Jerome Palteau. Dans les salles à partir du 20 mars 2013.
MERCREDI 20
MARS FRANCE INTER, COMME ON NOUS PARLE / Pascale Clark : 9H-10H avec
Xavier Mathieu et Jérôme Palteau
11 mars
2009, les 1120 salariés de l’usine de pneumatiques « Continental » de Clairoix reçoivent leur lettre de licenciement. Dès les premiers jours c’est
la colère, mais ceux que l’histoire retiendra sous le nom des « Conti » sont déjà habités d’une certitude : celui qui se bat n’est pas sûr de gagner, mais celui qui ne se bat pas a déjà
perdu.
Le film relate le conflit sur plusieurs mois, dans ses grandes étapes, mais aussi et surtout en coulisses, au plus près de ses acteurs : Xavier Mathieu, Roland
Szpirko, et tous les autres. On découvre de l’intérieur la mise en œuvre d’une stratégie inédite, on assiste à sa montée en puissance au jour le jour, à une combinaison d’actions judiciaires, de
coups de force, de diplomatie et d’opérations de relations publiques. Les Conti nous livrent leur aventure à la fois collective et individuelle, leur propre analyse des évènements, leur vision
d’un monde qui change : subjective, mais toujours pertinente et lucide. Une peinture d’un certain monde ouvrier en mutation.
La saga des Contiest aussi un film sur l’amitié, l’histoire d’un groupe d’hommes et de femmes (surtout d’hommes, il faut bien le reconnaître) confrontés à un défi qui engage leurs vies. A
pied, en train, en voiture, forts de leur mobilisation contre la stratégie financière d’une multinationale, ils écrivent une page d’histoire sociale. Comme lors du voyage à Hanovre pour
l’assemblée générale des actionnaires : avant le départ, répétition générale du slogan « Alle zusammen », version allemande du «Tous ensemble». A l’arrivée, sur le quai, les « Conti » sont
attendus par leurs homologues d’outre-Rhin. Accolades, embrassades, larmes. Et marche bras dessus, bras dessous vers l’AG.
Un nouvel épisode de la série, "On vous fait un
dessin" sur le contenu de l'Accord national interprofessionnel (ANI) conclu, le 11 janvier dernier, entre le Medef, la CFDT, la CFTC, la CFC-CGC mais refusé par la CGT et FO.
Extrait du film de R. Ménégoz "La Commune de Paris", 1952. Musique de
Joseph Kosma. Prod.: LES AMIS DE LA COMMUNE 1953.
On l’a vu, la Commune est moderne, et ses idéaux bien d’aujourd’hui. Nous sommes dépositaires d’une mémoire qui ne demande qu’à vivre, qu’à irriguer
le présent. Droit de vote des étrangers aux élections locales, démocratie dans l’entreprise, éducation et formation pour tous et toutes, laïcité, égalité entre les femmes et les hommes,
réquisition des logements vaquant pour les mal-logés ... Autant de principes et de projets qui continuent à nous guider, et nous amènent à suivre le chemin de liberté, d’égalité et de
fraternité tracé hier par la Commune. Car non, vraiment, elle n’est pas morte
Le taux de participation de ce dimanche confirme que l’abstention est le vainqueur de ce premier tour.
Certes l’absence de réels enjeux explique pour une part ce faible engouement des électeurs. Mais ce n’est pas la seule cause.
Les politiques menées depuis l’élection de François Hollande par son gouvernement ne suscitent pas l’adhésion populaire et ont provoqué une forte abstention chez
celles et ceux qui avaient voulu le changement en mai 2012.
Les nombreuses rencontres que nous avons eues avec les électeurs de la 2èmecirconscription de l’Oise nous ont confirmé l’ampleur des déceptions et du mécontentement dans l’électorat populaire, chez les
jeunes, les salariés. Le net recul du Parti Socialiste ce soir le montre clairement.
Le résultat de ce premier tour doit être un électrochoc pour François Hollande, son gouvernement et le Parti Socialiste : un changement de cap est absolument
indispensable.
Par défaut, Jean-François Mancel, qui retrouvera son siège de député dimanche prochain, et Florence Italiani sont les seuls au second tour bien qu’ils ne
progressent pas en voix en regard de l’élection de juin 2012.
Entre Jean-François Mancel, représentant d’une droite extrême et Florence Italiani de l’extrême droite, il n’y a aucun choix possible pour les électeurs de
gauche
Dans ces conditions, le score en progrès du Front de Gauche apparaît comme le seul signe d’espoir. Nous relevons en particulier de très bons résultats dans
plusieurs communes :
- Beauvaisoù nous progressons nettement, passant la barre des 10,25% contre 7,75% en juin 2012
- Sérifontaine, nous passons en tête de tous les candidats avec 26,5% contre 16,5%
en juin 2012 ; marquant ainsi le soutien à nos actions menées pour la sauvegarde du site de Merck-Organon.
C’est un encouragement pour nous à poursuivre notre démarche de rencontre et d’action avec les citoyens et salariés de notre circonscription pour imposer ensemble
les changements voulus en mai 2012.
Dès demain, nous continuerons à agir pour
- une loi interdisant les licenciements boursiers ;
- le blocage des prix et des loyers ;
- la hausse des salaires et des retraites ;
- le retrait du projet de loi « made in medef » sur l’emploi.
On continue et on ne lâchera
rien !
L'émission
commence sur l'analyse des résultats de la Législative partielle de Beauvais. Pierre Laurent dit : "c'est un message fort des électeurs de gauche à François Hollande pour lui dire "il faut
totalement changer de cap".
Hier, le Parlement européen, dans le pluralisme de ses composantes
politiques, a rejeté le corset d'austérité proposé par les chefs d'Etat pour les 7 prochaines années. C'est une décision historique, car le front contre l'austérité, largement impulsé par nos
parlementaires européens communistes et Parti de gauche de la GUE, progresse devant l'absurdité et l'inefficacité de telles politiques économiques !
J'avais moi-même dénoncé ce budget d'austérité lors de son examen à l'Assemblée nationale, le 20 février dernier et appelé le Gouvernement français à engager la bataille pour un budget plus
ambitieux, au service de l 'emploi :http://www.francoisasensi.com/4450/un-budget-de-leurope-austeritaire-et-sans-ambitions/
Ce refus de l'austérité ne peut pas se cantonner à une simple posture au niveau européen : le Gouvernement et les partis politiques de gauche qui le soutiennent doivent désormais rompre
clairement avec ces politiques ultralibérales.
Francois Asensi
La gauche européenne rejette le cadre financier pluriannuel
du Conseil européen
jeudi 14 mars 2013
Le projet
d’accord du Conseil européen sur le futur cadre financier pluriannuel de l’Union européenne pour les sept années à venir (2014 – 2017) est inacceptable.
Cet
accord ouvre la voie à sept années d’austérité et de ralentissement économique en Europe et renie la notion de solidarité européenne.
Contrairement aux déclarations officielles, les chefs d’Etat et de gouvernement proposent des coupes dans des domaines tels que le Fonds Social Européen, qui
concernent principalement les vies des citoyens européens en temps de crises.
Nous remarquons avec consternation que les chefs d’Etat européens ont choisi de frapper fort sur les citoyens les plus démunis : le budget dédié à l’aide
alimentaire qui était d’environ 3,5 milliards d’euros pour la période 2007-2013 sera drastiquement réduit. Il ne sera que de 2,5 milliards d’euros pour les années 2014-2020 ; en sachant
qu’il couvrira alors 28 et non plus 27 Etats. La solidarité est une fois de plus sacrifiée sur l’autel de l’austérité budgétaire alors que le nombre de personnes vivant en-deçà du seuil de
pauvreté dans l’Union européenne est passé de 18 à 25 millions entre 2008 et 2012. C’est un dommage qui ne peut qu’alimenter le rejet croissant de l’Union Européenne par ses peuples.
Les violentes coupes budgétaires prévues pour la politique de cohésion et la politique agricole commune, respectivement amputées de 8% et de 16%, sont la
conséquence directe de cet abandon. En délaissant ces politiques, qui constituent les politiques redistributives par excellence de l’Union Européenne, la décision est prise d’oublier une fois
pour toutes le projet d’une Union basée sur la solidarité.
Nous sommes totalement opposés à la direction qu’ont prise les politiques européennes. Nous rejetons sans réserve les coupes budgétaires généralisées qui
pénalisent tous les citoyens européens mais d’abord et avant tout la jeunesse, les agriculteurs, les pêcheurs, les chercheurs, les universités, les collectivités locales, les projets
environnementaux.
Les aides d’Etat à l’agriculture, la pêche, l’industrie, et bientôt aux collectivités territoriales sont réglementées et, dans la plupart des cas, interdites par
les dispositions des Traités établissant les règles du marché intérieur. La réorientation vers l’agriculture paysanne, plus respectueuse de l’environnement et des agriculteurs est totalement
absente. La PAC continuera de bénéficier aux plus grandes exploitations et à celles qui polluent le plus. Sans les programmes européens financés à la hauteur des besoins et des enjeux, tout ce
qui concerne la vie quotidienne des citoyens européens sera gravement atteint s’il n’y a pas de possibilité d’octroyer une aide budgétaire nationale supplémentaire.
Dès à présent, nous appelons tous les membres du Parlement Européen à poursuivre les efforts amorcés pour rejeter les politiques d’austérité sur lesquelles se
sont entendus les chefs d’Etats et de gouvernement. L’Union européenne ne saurait et ne peut se résumer à une Europe libérale ayant pour unique objectif le seul marché commun. A ce rythme,
l’idéal d’une Europe unie est condamné.
Nous ne pouvons accepter que des compétences étatiques soient systématiquement transférées des Etats à l’Union européenne pour que les politiques confiées se
retrouvent sans cesse budgétairement affaiblies.
Nous militons avec fierté, unité et cohérence, pour un cadre financier pluriannuel de l’Union européenne qui ne prolonge pas l’austérité imposée aux Etats membres
parce que nous savons que l’austérité ne mènera jamais à rien de positif, quel que soit le niveau auquel elle est appliquée.
Le vote sur la résolution du Parlement européen sur les Conclusions du Conseil européen sur le cadre financier pluriannuel ira au-delà de la dimension économique
et sociale qui nous est si chère. De manière plus discrète mais tout aussi sérieuse, il en va aussi du respect du peu de démocratie européenne existant. Si le Parlement européen valide la
décision des chefs d’Etats, il renoncera du même coup à ses pouvoirs de décision.
En effet, les dispositions des traités accordent au Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etats et de Gouvernement nationaux au niveau européen, le droit de
déterminer le montant global du cadre financier pluriannuel et les montants globaux de chaque rubrique (cohésion, agriculture, etc.). Mais le Conseil a pris en otage les quelques instruments
légaux de la démocratie européenne existant en définissant le cadre financier pluriannuel de l’Union Européenne 2014-2020 dans ses moindres détails. Le Parlement européen est donc mis devant le
fait accompli et ne peut que l’accepter ou le rejeter en bloc ; cela excède largement les compétences des chefs d’Etat et de Gouvernement. C’est tout à fait inacceptable.
Nous rejetons totalement le cadre financier pluriannuel 2014-2020 proposé comme nous avons rejeté tous les mécanismes austéritaires, du Semestre européen au
« Two pack », en passant par le « 6 pack », le MES et le traité Merkozy.
Nous avons besoin d’une autre Europe, refondée pour devenir une vraie démocratie. Une Europe dotée d’un budget redistributif, sans l’austérité en contrepartie,
afin de permettre à tous ses citoyens de bien y vivre. C’est pour cette Europe-là que nous nous battons.
Nous adressons une solennelle mise en garde. La politique d’austérité sans fin et le pouvoir autoritaire des chefs d’Etat et de Gouvernement sur les budgets
nationaux font coïncider reculs sociaux, recul de la souveraineté et recul de la démocratie. La résistance du peuple est inéluctable. Elle ne connaîtra pas de limite.
Strasbourg, le 13 mars 2013
Signataires :
Alexis Tsipras, Président de Syriza Jean-Luc Mélenchon, co-Président du Parti de Gauche Cayo-Lara, Coordinateur fédéral d’Izquierda Unida Catarina Martins, co-Presidente de Bloco de Esquerda João Semedo, co-President de Bloco de Esquerda Katja Kipping, co-President de Die Linke Bernd Riexinger, co-President de Die Linke Martine Billard, co-Presidente du Parti de Gauche Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti Communiste Français Younous Omarjee, GUE/NGL Nikolaos Chountis, GUE/NGL Jürgen Klute, GUE/NGL Marisa Matias, GUE/NGL Jiri Mastalka, GUE/NGL Alda Sousa, GUE/NGL Lothar Bisky, GUE/NGL Marie-Christine Vergiat, GUE/NGL Jacky Henin, GUE/NGL Cornelia Ernst, GUE/NGL Patrick Le Hyaric, GUE/NGL Miloslav Ransdorf, GUE/NGL Sabine Wils, GUE/NGL Gabriele Zimmer, GUE/NGL Sabine Lösing, GUE/NGL Helmut Sholz, GUE/NGL Gregor Gysi, Die Linke au Bundestag Martina Michels, Comité des Régions Diether Dehm, Die Linke au Bundestag Wulf Gallert, Die Linke au Bundestag Dimitrios Papadimoulis, Syriza au Parlement hellénique Francis Wurtz, Ancien président de la GUE/NGL
Mieux vaut être au RSA que travailler, selon un tableau posté sur Facebook et partagé 100 000 fois en deux jours. Sauf que le tableau est truffé
d’erreurs.
L’auteur du tableau, « Reynald Pais », précise qu’il l’a réalisé « à partir d’infos brutes trouvées sur le site du gouvernement ».
Le tableau comparatif
Il compare la situation financière d’une
famille de cinq personnes gagnant un très petit salaire à une autre famille de même taille vivant du RSA. Sa conclusion : la seconde famille, celle qui vit du RSA, s’en tire mieux, avec
500 euros par mois de plus.
Une connerie pour faire rire les copains
Le tableau a été fait sans réfléchir, il est donc complètement faux, comme on va le voir plus loin. Mais apparemment tout le monde s’en fiche : les idées
reçues sur le RSA se sont offertes une belle pub grâce à « une connerie destinée à faire sourire quelques amis Facebook », selon l’auteur de cette campagne de désinformation, premier
surpris de son succès.
L’idée qu’on peut mieux s’en sortir « sans travailler » n’est pas nouvelle. Il y a deux ans déjà, Laurent Wauquiez déclarait sur BFM :
« Aujourd’hui, un couple qui ne travaille pas, qui est au RSA, en cumulant les différents système des minima sociaux, peut gagner plus qu’un couple dans
lequel une personne gagne un smic. Ce n’est pas logique, c’est la société française qui tourne à l’envers. »
LAURENT WAUQUIEZ SUR BFM
Et ça énerve Martin Hirsch, le père du RSA, auquel nous avons soumis le tableau :
« Ce sont toujours les mêmes conneries. Ça marche parce que les gens ont envie d’entendre ce genre de choses. Ça arme leur aigreur. »
Ça ne pas fait rire non plus Jean-Christophe Sarrot, de
l’association ATD Quart-Monde. Il estime que l’on « tape sur les pauvres », leur infligeant ainsi une « double peine » :
« Ça fait souffrir beaucoup de gens. Ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts à partir du 15 du mois et on leur dit qu’ils gagnent plus que les gens
qui travaillent. »
Jean-Christophe Sarrot prévient : il n’est pas facile de calculer le montant du RSA. C’est d’ailleurs un problème pour les familles. Mais il a essayé quand
même, et nous aussi. Et sans surprise, les résultats ne sont pas les mêmes que ceux qui ont été partagés sur des dizaines de milliers de pages Facebook.
1
Les revenus
L’oubli du RSA
activité
Première ligne, première erreur. Et elle est de taille : avec un salaire de 1 200 euros par mois pour un ménage de cinq personnes, la
famille est en droit de toucher le RSA activité. Un revenu créé justement
« pour que dans tous les cas, on ait un intérêt à travailler », explique Jean-Christophe.
La famille gagnerait donc 18 132 euros par an au lieu de 14 400.
Le RSA prend en compte
les allocations familiales et logement
Les allocations, dans l’esprit de l’auteur, ce seraient donc le RSA + les allocations familiales. A noter aussi que l’allocation au logement entraîne une réduction
de 143 euros du RSA.
La famille touchera donc 1 065 euros par mois de RSA , soit 12 780 par an au lieu de 14 496.
La prime de Noël est
plus élevée que prévue
Il faut croire que la famille de « fainéants » a été sage, puisquece n’est pas 154 euros qu’elle touchera à Noël
mais 380 euros...
Allocations
logement : un peu plus pour les uns, un peu moins pour les autres
L’allocation logement est relativement difficile à calculer, et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une famille hypothétique dont on ne connaît ni le lieu
d’habitation, ni la superficie du logement. Jean-Christophe Sarrot a quand même fait son estimation sur le site de la CAF, avec un logement en province au loyer de 500 euros (comme dans le
tableau Facebook).
Pour la famille au RSA, ce serait donc 450 euros d’allocations logement (au lieu de 500 euros) et pour les salariés, 350 euros (au lieu de
200).
Au total, les revenus
annuels de la famille salariée seront de 25 812 euros (au lieu de 20 280) et ceux de la famille au RSA de 18 560 euros (au lieu de 20 650).
2
Les dépenses
Loyer :
500 euros chacun. Pour cette donnée arbitraire, pas d’erreur.
La complémentaire
universelle pour tous
Selon l’auteur du tableau, la famille de salariés payerait 50 euros par mois pour leur mutuelle santé. Pour la seconde famille, on leur offre la couverture
maladie universelle complémentaire (CMU-C), et donc, c’est gratuit.
Mais là encore, il n’a pas bien fait ses devoirs : la famille de salariés est en droit de demander la CMU-C puisqu’elle se trouve en dessous du plafond de 19 835 euros pour un foyer de 5 personnes (tous les revenus n’étant
pas pris en compte).
C’est donc 0 euro pour les deux familles pour l’assurance complémentaire.
Impôts locaux et
redevance télé
La famille qui touche un smic plus le RSA activité peut être exonérée de ces frais, puisqu’elle se situe en dessous
du plafond de revenus.
0 euro encore, pour les deux familles.
Cantine des enfants et
transports
Pas de frais de cantine, ni de frais de transport (« pas de boulot ! », précise l’auteur), pour la famille au RSA.
Là encore, les données sont arbitraires, et pas forcément justes. L’exonération des frais de cantine dépend non pas de l’attribution du RSA mais de la volonté
d’une commission académique. Les deux familles sont donc susceptibles ou non de bénéficier d’un tarif. Pour notre exemple, nous avons donc gardé l’hypothèse d’une exonération totale de cantine
pour les deux familles.
Quant au transport, même sans travail, il faut se déplacer : pour chercher du travail, pour accompagner ses enfants à l’école, pour faire ses courses... Nous
avons donc rétabli une dépense transport pour la famille RSA.
Electricité, eau,
gaz
Les tarifs sociaux pour l’énergie sont calés sur l’éligibilité à la CMU-C. Les deux familles en bénéficient de la même façon.
3
Conclusion
La famille vivant du smic et du RSA activité gagne 25 812 euros et ses dépenses contraintes (en considérant qu’elle ne paye pas la cantine) sont de
8940 euros environ par an. Il lui reste
donc, après paiement des factures, 16 872 euros par an (1406 euros par mois) pour se nourrir, se vêtir et de divertir.
Pour celle vivant uniquement du RSA, le revenu annuel est de 18 560 euros pour les mêmes dépenses contraintes. Il lui reste donc 9620 euros (soit 801 euros
par mois) pour les autres dépenses.
O/20 !
PS : Martin Hirsch a de son côté refait les calculs, à notre demande. Il arrive au résultat suivant, très proche de celui d’ATD Quart-Monde dans son versant
« revenus » :
la famille “ salariés ” a le droit à 300 euros par mois de RSA activité ;
le RSA de la famille “ RSA ” a été surévalué (oubli de la déduction du forfait logement) ;
l’allocation logement de la famille “ salariés ” est largement sous-évalué (j’ai vérifié en faisant des simulations sur le site de la CAF) ;
la comparaison part du principe que la famille “ salariés ” n’a droit à aucun droit connexe ; hors étant donné son bas niveau de ressources, elle ne paye
surement pas la cantine à taux plein par exemple. »
Pour Martin Hirsh, cette affaire montre surtout que peu de personnes savent qu’on peut avoir le RSA activité en plus de son salaire, y compris quand on travaille à
plein temps. Si vous dans votre entourage des personnes qui auraient la possibilité de compléter leur revenus en faisant valoir leurs droits, n’hésitez pas à le leur dire...
:
Le blog du Front de Gauche de l'Oise Compiègne Crepy-en-Valois
:
VOUS AUSSI, VOUS POUVEZ PARTICIPER AU FRONT DE GAUCHE
Outre les partis et les organisations qui le composent, le Front de Gauche est formé localement d'Assemblées citoyennes locales, largement ouvertes à tous les citoyens.
L'assemblée citoyenne de la 5ème circonscription de l’Oise est ouverte à toutes celles et à tous ceux qui veulent radicalement changer la société en participant aux luttes sociales et écologiques, locales, nationales et européennes .
La mise en place de cette structure Front
de gauche à l’échelle de notre territoire a pour objectif de créerun espace démocratiqueoù chacun est appelé à donner son avis, apporter son regard, son vécu, sur les problématiques inhérentes à nos villes.
L’assemblée citoyenne a pour buts de :
-créer un espace de dialogue et d’initiatives à caractère politique, où l’on se retrouve
sur la base d’une dynamique de transformation sociale, écologique et démocratique, et d’une culture de paix ;
-permettre aux citoyen(ne)s, membres ou non d’un parti politique, de participer à la vie
citoyenne et politique, dans un objectif de transformation sociale, écologique et démocratique, et d’une culture de paix ;
-participer au succès des candidats soutenus par le Front
de Gauche, aux élections locales et nationales.